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Pari d'Afrique

17 novembre 2023

Article intervention sur le Sahel sur Arte

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/djihadisme-africain-la-france-doit-elle-rester-en-premiere-ligne-747255.html

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21 mai 2013

Cameroun : 20 mai, fête nationale...parmi tant d'autres!

Unis. Et les plus grands challenges qui nous attendent. Vaincre ces souverainetés illusoires et morcelées en autant de satrapies. La prochaine aventure étant celle de retrouver une unité culturelle et politique au continent. Ca prendra du temps. Il faudra soigner chaque dent cariée. Et nous avions tant de dates à célébrer. Les metteurs en scène ont choisi celle-là. Réunification des Cameroun français et britannique. C'est le scénario cadencé d'une Indépendance tcha tcha du Cameroun français arrachée le 1er janvier 1960. Après une guerre d'indépendance qui fit plusieurs dizaines de milliers de morts entre 1955 et 1960. Aujoulat, Roland Pré et toutes les vermines de l'expertise coloniale française d'Algérie et d'Indochine allaient passer par là. Le coup au nationalisme fut fatal, sanglant, et dura jusqu'à la fin des années 70. Les exilés partirent à la conquête du monde, de la terre des blancs, s'en étant préalablement allés se former aux techniques insurrectionnelles et révolutionnaires chez Nasser et Sekou touré. Une fierté et une rancune en naîtront, qui dure jusqu'à aujourd'hui. Entre-temps, les larmes du 1er juin 1961... lorsque le nord du Cameroun britannique choisit le rattachement au Nigeria. Deuil national de courte durée. Le 1er octobre 1961, le southern cameroons accède A son autonomie et rejoint le Cameroun français. Ce fut une revanche grandement fêtée à l'époque. On passa A la République Fédérale du Cameroun (comme le souvenir d'une Allemagne mise en débandade 40 ans plus tôt et forcée d'abandonner son joyau A ses vainqueurs français et Anglais A la conférence de Versailles de 1920; la SDN, ancêtre de l'Onu, savait déjà y faire en matière de partaage de chikwangue africain, depuis la conférence de Berlin de 1885. 10 ans plus tard, le 20 mai 1972, Réunification des deux Cameroun en un état unitaire. Voilà ce que nous fêtons. Une seule étoile au coeur du drapeau et non plus deux. Y-a-t-il des dates, des événements plus emblématiques de notre marche commune? Le 13 septembre 1958, assassinat de Ruben Um Nyobè, porte-voix du nationalisme camerounais. 8 août 1914, pendaison de Rudolf Duala Manga Bell, chef des Duala qui s'opposa aux diktats allemands. La création de l'UPC -le parti nationaliste camerounais, trans-ethnique et trans-religieux- en 1948. Son interdiction en 1955. Ou alors fêterons-nous le vrai Cameroun libre, hors francafrique et FCFA? Ca prendra du temps. Cette portion de terre a une mémoire. Elle se souvient de sa terre bafouée, de ses cultures piétinées. Cette mémoire se lamente bien avant le traité germano-Duala de 1884, entre la porte aux esclaves de Bimbia sur la côte Sud-ouest, et le fort de Yokadouma, A l'est du pays. Des razzias d'Othman Dan Fodio, au nord, A L'église presbytériene, y compris américaine, au sud, symbolisée par une alsacienne, Marie Gocker. Sommes-nous dignes de nos anciens? Je passe la figure géniale du roi Njoya, déporté et mort à Yaoundé et dont nous devons dépasser les polémiques, orchestrées par l'étranger, qui entourent sa mort. Il inventa une écriture. Cel suffit à le placer au panthéon des grands hommes de l'humanité. Je passe les assassinats de Martin Paul Samba, ossende Afana, Ernest Ouandié...et tant d'autres. Devons-nous célébrer le rire ou les larmes. Quelle histoire n'est pas controversée? Ou alors se poser une simple question qui m'a été adressée par un lecteur et à laquelle je n'ai toujours pas eu de réponse : quel âge a le Cameroun aujourd'hui??? Peut-être l'âge de l'Afrique. Ce fut juste une tentative...
26 février 2013

CPI : l'autre pince de la tenaille

 

Le Statut de Rome instituant la CPI (Cour Pénale Internationale) entre en vigueur le 1er juillet 2002. Il crée une juridiction permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. 

 C'est au 19e siècle que se forment les prémices d'une conscience judiciaire internationale, devant les atrocités subies par les captifs de guerre. Il aura fallu moult tractations, des décennies de compromis juridiques et quatre refontes de la Convention de Genève de 1867 pour enfin construire le socle d'un droit international humanitaire, inspirateur direct du Statut de Rome. Une ambition clairement posée en son préambule.

 Si l'on peut se réjouir du nombre relativement élevé de pays signataires, il est quand même surprenant de constater à quel point certains Etats majeurs de la scène internationale rechignent depuis le départ à adhérer à l'idée même d'une Cour à compétence universelle. Trente-cinq États, dont la Russie et les États-Unis, ont signé le Statut de Rome mais ne l’ont pas ratifié. La Chine et l’Inde, nouveaux dragons de la diplomatie internationale, émettent des critiques incendiaires au sujet de la Cour et n’ont toujours pas signé le Statut. Soit 3 pays sur 5 (Chine, Russie, Etats-Unis), membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, non-signataires du Statut de Rome. Paradoxe d'autant plus curieux que la Cour est généralement saisie par l'ONU après réunion du Conseil. Les Etats-Unis sont même parvenus à négocier un traitement de faveur, en respectant leur dramaturgie hollywoodienne : le Président Clinton paraphe le Statut de Rome le 31 décembre 2000, date limite avant fermeture des délais. Dans la foulée, les Républicains sont élus à la Maison Blanche et juste avant l’entrée en vigueur du Statut (1er juillet 2002), le Président américain George W. Bush annule, le 6 mai 2002, la signature de Bill Clinton. Il faut dire que la « guerre contre le terrorisme » est en marche, notamment en Irak et en Afghanistan. En coulisses, l'administration Bush cherche plutôt à conclure avec d’autres Etats des Accords Bilatéraux d’Immunité (ABI), prétendument fondés sur l’article 98 du Statut de Rome, en vue de soustraire les citoyens et le personnel militaire américains aux éventuelles poursuites de la Cour. Ces Accords prohibent toute assignation devant la Cour d’un large éventail de personnes, incluant les membres de l’actuel et des précédents gouvernements, du personnel militaire, les fonctionnaires (y compris les sous-traitants), et les citoyens.

Conséquence déplorable de tous ces blocages : l'Afrique a été consacrée bouc-émissaire attitré de l'impuissance à rendre une justice internationale équitable. Si la violence est la peste de l'âme humaine, les Etats sont des « animaux malades de la peste », et les Etats-Unis trônent comme un aigle au-dessus de la CPI. Ils pourraient même reprendre au lion de la fable ce propos : « Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. » Et l'Afrique fait figure de baudet purificateur. Naturellement.

A ce jour, la Cour a ouvert une procédure d’enquête dans cinq cas : l’Ouganda, la République Démocratique du Congo, le République de Centrafrique, le Darfour (Soudan) et la République du Kenya. La Cour a mis en accusation seize personnes, dont sept sont en fuite, deux sont décédées (ou supposées telles), quatre en détention, et trois se sont présentées volontairement devant la Cour. Le premier procès de la CPI, celui du chef de la milice congolaise Thomas Lubanga, a débuté le 26 janvier 2009. Le procès de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, accusé de « crimes de guerre, crimes de sexe et crime contre l'humanité » pour son action à la tête du parti MLC et les incursions de ses soldats en République Centrafricaine, s'est ouvert le 22 novembre 2010. Joseph Koni, le chef de la LRA (Armée de Libération du Seigneur), une milice qui sème la terreur en l'Ouganda, la RDC et la RCA, continue de courir. Omar El Bechir, le président Soudanais fait lui aussi l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour. Entre rodomontades et coopération, il tente de faire amende honorable depuis quelques mois en accédant à toutes les doléances occidentales, notamment, des Etats-Unis. C'est ainsi qu'il a assisté impuissant à la scission de Sud-Soudan, à la suite d'un référendum fortement encouragé par les Etats-Unis.

Par ses tergiversations, la CPI a perdu s'esst discréditée dans l'oeuf. Le Conseil de Sécurité des Nations unies fait l'objet, de manière chronique et pitoyable, de querelles issues de l'entrelacs des alliances, intérêts et blocages entre les grandes puissances et le troupeau qui les suit. Et c'est justement pour ces contrées où la vie vaut moins chère qu'ailleurs que la CPI avait levé un formidable espoir. Ce mélange des genres entre politique, intérêts économiques et justice internationale n'échappe plus à personne. L'opinion africaine n'est plus dupe. Elle veut bien qu'on la protège de ses « tyrans » mais demande à l'être au nom d'un principe appliqué à tous. Ce qui relève du fantasme. A la vérité, toutes les instances internationales participent de l'ordre établi.

 *Article rédigé avant le procès de Laurent Gbagbo

 

Gabriel Mbarga

 

 

 

 

 

 

25 février 2013

Il s'appelait "Docteur"...

Combien sont tombés à la suite d'une crise cardiaque comme celle qui l'a emporté ce jour? Personne n'a pu le voir, le football se regardait encore à la radio...et la télé faisait peur! Surtout le grand camarade avait prévénu les têtes dures que l'ordre régnerait par tous les moyens! Unité nationale était le maître mot du chef. Le pays avait trouvé sa génération dorée. Elle valait le détour. A 10 heures, la cuvette de Mfandena était pleine, pour des matches prévus 6 heures plus tard. Il valait mieux, si on voulait voir nos idoles. Par leurs noms, les équipes espéraient s'imprégner des qualités des éléments ou des animaux qu'elles invoquaient. Foudre d'Akonolinga, Etoile filante de Garoua, Aigle de Nkong'samba, Léopard de Douala... Les joueurs n'étaient pas en reste, dans cette Afrique où le pouvoir du Verbe est chaque jour renouvelé : les Diables rouges du Congo avaient frappé les esprits avec leur "Mbono le sorcier", un petit diable, feu-follet affolant les défenses, "Ndomba géomètre" dont la précision du coup de pied laissait sans voix. Au Cameroun,  le Canon de Yaoundé semblait concentrer ces phénomènes des terrains et de la mythologie populaire. Thomas Nkono, le gardien qui ne s'y reprenait jamais à deux fois, "l'araignée noire" : flegme, démarche, classe. Moungam Dagobert, "Beretta", du nom d'un fameux revolver, le mal famé Etam Bafia tenait son héros. Akoa, "Django", forte tête des westerns ainsi sur le flanc droit de la défense. "Le général" Ndoumbè Léa", impérial! Aoudou Ibrahim, "l'Homme passe, la balle ne passe pas", Eboué jean-Daniel, "Jimmy" ou "poumons d'acier", Mbida Grégoire, "Arantès", le roi pelé en personne, Nguéa enonguè Jacques, "Echassier", un air de Bob Beamon,  Emana Marco Molitor, alias, "Essuie-glaces", un dribbleur génial qui avait envoyé plus d'un défenseur chez le kiné. Jean Manga onguéné, "Jonh Money", il aimait l'argent. Et les buts. L'un n'allait pas sans l'autre, c'était un chasseur de primes dont les coups de tête sont restés légendaires (Bilima, Bendel, Hafia s'en souviennent encore). Mais au milieu de cette génération de beaux petits diables qui raflaient tous les titres sur leur passage, du milieu des années 70 au milieu des années 80, au Cameroun comme sur la scène continentale, une silhouette va marquer les esprits! Comment pouvait-on se distinguer au milieu de tant d'étoiles? Comment était-ce possible au milieu de tant de talents, de caractères, de héros? Abega Théophile avait trouvé la recette. Elégance, nonchalance...démarche! Et un numéro : le 14! On l'appelait "Docteur"! Docteur ès football, ès dribbles chaloupés! "Mademoiselle", s'hasardaient d'autres. D'abord cette course... Le buste droit et avancé, en petites foulées, rasantes,  les bras écartés du corps, les deux pouces levés en un signe d'approbation...Et ces jambes arquées! Il caressait littéralement le ballon, accompagnait ses feintes d'un déhanchement devenu légendaire, comme s'il se livrait à une figure de hula-hoop. Il n'y avait pas de solution : qui voulait se ressaisir après cette fausse piste se faisait une entorse à la hanche ou était obligé de s'affaler lourdement sur son derrière, accompagné par les hourras du public à l'artiste! "Docta", pour les amateurs de pidgin. Footballeur de génie, apprécié également pour son intelligence (il fut un élève brillant, ayant obtenu son Bac avec mention), il frappa aussi par une reconversion réussie. Président du Canon de Yaoundé, Maire de Yaoundé IV : le propos rare, juste et feutré comme son allure. De sa carrière longue et exceptionnelle, il restera deux matches dans les mémoires. Finale de la coupe du Cameroun 1983 : un jeune loup est préposé au marquage du Docteur Abega. Il s'appelle Mbouh Mbouh Emile. Il réussit sa mission jusqu'à la 83ème avant d'être remplacé pour recevoir les acclamations du public! Mbouh Mbouh Emile allait réaliser une brillante carrière par la suite, notamment chargé de mettre Maradona sous l'éteignoir lors de la folle épopée du mondial 90, mais l'histoire retiendra qu'en 7 minutes, Docteur Abega allait permettre au Canon de remonter deux buts de retard avant de lui offrir une victoire dantesque! Le chef d'oeuvre! Finale de la coupe d'Afrique des nations 1984, à Abidjan, Côte d'Ivoire. Docteur Abega marque un troisième but parfait de bout en bout : geste pur de danseur, accélération de sprinteur, finition de tueur à gage. Parti du rond central, Docteur anesthésie la défense nigériane, avant que Roger Milla, en appui, ne lui serve que de marchepied vers les filets de Patrick Okala! Meilleur joueur du tournoi, Ballon d'or africain 1984, plus personne n'allait plus jamais l'appeler par le nom de ses pères! Les foules l'avaient rebaptisé, au sommet de son art, dans sa trentième année. Etait-il gaucher ou droitier? Nul n'a jamais su le dire, surtout pas à la vue de cette chevauchée fantastique : il était Docteur! Capitaine d'une génération exceptionnelle, ils étaient chargés de faire baisser la température d'une jeunesse qui étouffait, muselée par des anciens convalescents d'une indépendance obtenue dans le sang et les larmes. Le football était notre médicament. Et Docteur prescrivait les ordonnances!

 

25 février 2013

Opération Epervier : le reality show de Yaoundé

"L'opération épervier" est un remède pire que le mal. Dix ans déjà et pas même un effet Placebo! Vulgaire écran de fumée ou contorsion de cracheur de feu. Et cette potion de charlatan n'est pas de bon augure pour la suite. Elle se contente de jeter en pâture des gens que l'on livre à la vindicte populaire (imaginaire), leur évitant de justesse le châtiment de la roue, semble-t-on nous dire. C'est une catharsis. A l'origine, elle nécessitait un metteur en scène. Illustrée dans le livre du réveil au grand jour. On s'y préparait. Les prêtres se faisaient acteurs. Toute créature devait se préparer au vrand voyage. Archétype de la tragédie. Ici, c'est le créateur lui-même qui récite une partition réglée comme du papyrus à musique. Si même elle écartait seulement des adversaires politiques, elle serait encore dans la tradition du cynisme politique que l'on rencontre sous toutes les contrées, quoique épicée à la sauce locale. Au mieux, elle détourne l'attention des questions de fond : immobilisme, corruption, clanisme, clientélisme, gabegie... d'une société prise en otage par la part la plus dévitalisée de sa population alors même que la grande majorité du pays a moins de 25 ans. Dans le meilleur des cas, les responsables d'aujourd'hui nous désignent les boucs-émissaires de demain. Comme s'ils se soustrayaient par anticipation au jugement de l'histoire. La manoeuvre est trop grosse à qui prend du recul et dépasse les considérations partisanes. Non pas qu'il ne faut pas condamner ceux qui distraient la fortune publique. Il ne s'agit pas de cela. Tout citoyen est sujet à la loi. Pire encore lorsqu'il a des responsabilités. C'est normal de juger les responsables et de les condamner selon ce que prévoit la loi. Mais là où cette opération prend sa tournure pernicieuse n'est même pas qu'elle élimine les rivaux ou désigne les futurs coupables : elle ne fait que se résigner! Oui, épervier est une vulgaire résignation! On a des voleurs. Sans doute les mêmes depuis des décennies. Et l'on se contente de les jeter sur les braises de l'aigreur d'un peuple dont la souffrance prend des allures lancinantes et frénétiques. Quelles mesures structurelles ont été prises, mises en place et suivies dans leur application pour s'attaquer en profondeur à la corruption? On a bien créé la Conac et senti, à l'effet d'annonce qui suivit sa création, l'importance d'initier un travail de fond. Même si c'était juste pour rire qu'on en parlait, la pédagogie commençant souvent par le rire. Les épouvantails n'utilisent d'ailleurs pas une autre méthode. La vérité est que cette Conac tend à retirer au créateur son pouvoir suprême. Celui de frapper quand et où il veut...comme il veut! Vous faire arrêter en pleins ébats ou à l'office du dimanche : pourquoi se priver d'un tel plaisir? Et l'on revient à ce qui fait l'essence de cette entreprise : la vacuité et l'absolutisme.  Dans ce reality show haletant, l'intrigue est simple : qui sera le prochain sur la liste? Bientôt nous vaincrons Nollywood. Le public prend les paris. Le jury délibère. le voyeur se libère. Quel orgasme! Tous ces milliards, toutes ces valises supposées, qui vous collent soudain à la peau comme autrefois le symbole avec lequel on identifiait ceux qui parlaient dans leur langue maternelle dans l'enceinte de l'école. Un peu l'équivalent du bonnet d'âne sous d'autres cieux. Applaudissements et hourras hypocrites. Car il y a beaucoup d'hypocrisie dans cette affaire. Sinon comment comprendre que le public le plus assidu d'épervier soit constitué des détracteurs les plus ardus de ce régime??? Vous n'y voyez toujours rien? Rien de mieux que cette opération pour confirmer leur conviction faite de longue date : il n'y a rien à tirer de ce régime. C'est certainement vrai puisque le régime confirme ce point de vue en livrant à la face du monde les boucs expiatoires de ses fautes. Cette entente sournoise entre la tête du pays et ceux qui rêvent de la décapiter est au mieux perverse : on s'accorde sur ceux qu'on devra lapider demain,en échange d'un répit aujourd'hui! Vous avez dit gentlemen's agreement? On connaît déjà le profil de la prochaine victime. Il sera aussi la cible des hordes de demain. Qui aime son pays doit se désolidariser de ce simulacre. On connaît le profil de la prochaine victime. Haut cadre, ministre, il est aux affaires. Il sait que tout le monde sait qu'il sait qu'il suffit d'un coup de tête de l'épervier, d'un piqué, ou d'une prise du boa constricteur qu'il porte autour du cou, comme Bernand Dadié son symbole dans sa cour de récréation, pour que le temps se fige! Rideaux! Acclamations du public. Et demain? Qu'as-tu fait de cette jeunesse? Pays où jadis on vaccinait de force les chiens. Cette haine que l'on diffuse à travers ces mascarades, qui empeste les échanges de tes fils. Qu'as-tu fait de ton frère? J'ai parcouru la constitution. J'ai compté les généraux. Les chômeurs. Les bendskineurs. J'ai regardé ta jeunesse dans les yeux, rougis à force de sniffer des pots de colle sous leurs cartons. J'ai bien vu des éperviers dans mon village. Et si peu de poussins pour leurs appétits voraces. Que des loques, des âmes en peine. Qui suis-je pour que tu fasses cas de moi? Suis-je naïf de te rappeler que nos avons tété le même sein? Je sais que tu prétends le contraire. J'ai écouté tes bretteurs, tes professeurs qui empilent leurs apoplexies au mètre carré. J'ai péri de soif devant tes scribes. Mon sort est entre tes mains. Epervier tu prends des airs de corbeau, et tes ailes dessinent une chauve-souris, ton odeur, ton cri sourd effraient déjà mes lendemains. Que feras-tu de ton frère? 

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  • Ce blog est un lieu d'échanges et d'une analyse africaine de la marche du monde. Je me suis fait connaître sur une chaîne panafricaine en traitant de sujets divers : politique, géopolitique, histoire. Ce lieu affirmera ce regard et mon pari pour l'Afrique.
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